Après une si longue absence, je reviens ici tout simplement parce que j’ai pris le temps. Le temps d’écrire. Presque une année sans publier, il me fallait une bonne excuse et j’en ai une ! Depuis plus d’un an, je travaille à mon projet de café-bouquinerie, et c’est une aventure plutôt chouette à vivre. La fatigue quand même, les travaux, les chantiers, les aléas et les emmerdes aussi, sinon c’est pas drôle… Tout ça et me revoilà, comme si de rien n’était, pour vous raconter un samedi après-midi. Bonne lecture !
Hier, j’ai pris le temps. Samedi matin. Mon moment favori pour aller à la déchetterie. Je m’y sens comme chez moi ou presque, avec ce mélange de satisfaction à balancer des bouts d’une autre vie que la mienne, impossible à recycler dans la nouvelle et de vertige devant l’ampleur de nos déchets.
Entre recycleurs du week-end, une étrange danse de voitures à remorques s’opère, un sourire, un bonjour, une fille qui fait la tronche, les mains pleine de vieux bidons, des valses hésitations faites de questionnements métaphysiques « Et ça, ça va où ? ».
On balance, par dessus les bacs, sans trop s’attarder sur un objet qui nous tape dans l’œil. Parcequ’on trouve de tout, dans une déchetterie et je me fais violence pour pas en ramener. Une fois, un gars de la déchet’, m’a lancé « Vous croyez pas qu’y’a déjà assez de bordel comme ça ici ? ». Allez, ça y est, la caisse est vide, un salut à Mimi et je suis partie.
Krystel boit un café devant son bar, un petit coucou au passage. Je file à Camors, prendre les planches à la scierie, qui ferme à midi. Je dois faire rentrer 26 planches de 2 mètres dans la C3.
Bien sûr, ça rentre pas. Je lâche l’affaire, j’ai envie de le prendre mon temps là, comme ça. Y’aura que 15 planches, j’en ai plein le dos, les 15 autres restent dans le hangar, marre. Revenir au café, ranger le bois pour plus tard. Découvrir que la boîte aux lettres est cassée, à cause du vent d’hier et aussi du chantier de la semaine, tempêtes aussi. La poser à côté des planches. Tant pis pour le courrier.

Déjeuner sur un coin de table, à poncer, à cirer, à décorer. J’ai la tête pleine de trucs à faire que je ne ferai pas toutes. Pas cette après-midi en tout cas. Je vais dans un café-librairie avec Edith et il est l’heure d’y aller. La voiture fait toujours un bruit de dingo, il va falloir que je m’en occupe. Pour le moment, elle nous amène quand même jusqu’au Faouët. Le temps de vivre, c’est le nom de la librairie où nous allons.
Hors du temps, on feuillette, on tourne les pages, on repose tel livre, on en garde un, deux, trois entres nos mains. On prend le temps de la rencontre aussi, de se poser entre les murs de la terrasse. Parler et boire un café. C’est fou comme il ne fait pas froid. Octobre, premier samedi des vacances scolaires. Vacances… Elles sont loin, elles feraient du bien, mais on s’en fout, car le temps, on l’a pris là maintenant, et c’est bien aussi.
On rentre par les routes qui traversent les bois aux couleurs de l’automne, des routes sinueuses à souhait, des paysages à couper le souffle, de l’eau et des arbres. Suffisent à mon bonheur là maintenant. Si seulement la bagnole ne faisait pas autant de bruit, ça serait apprécié.
On arrive et oui, je m’arrête boire un coup. Un dé à coudre de rouge avec Joël, on parle des films qu’on aimerait voir ou de vieilles histoires du village, de personnages, de polars et de bouffe. On parle du temps, du temps de vivre.
Octobre 2022
PS : big galère de retrouver les bons réglages et tout et tout, c’est malin d’être partie si longtemps. Je dois retourner au boulot, mais n’hésitez pas à me laisser un commentaire, un petit mot, un morceau qui va bien !
(re) bienvenue ici (c’est chez toi !)
J’aimeAimé par 1 personne
Merci merci !!!!
J’aimeAimé par 1 personne