Un été comme jamais, avec l’urgence d’en profiter et le manque de blé. Le mois de juillet qui se terminait, bâclé, merdique en somme avec ses dos tournés, ses averses grises et ses espoirs déçus.
Le camping avait des airs de fournaise, les voisins traînaient leurs tongs sur le gravier mou, pour aller aux chiottes ou à la douche et ça faisait le même bruit sourd. La vaisselle attendait dans des bassines carrées, et les larmes s’épongeaient au pastis. Une putain d’année qui se jouait encore et encore, avec un été déjà pourri, à nul autre pareil et pourtant si banal.
Quelques jours à profiter, de cet été, de ce temps ah oui si changeant, un coup il fait chaud, un coup il fait froid et il flotte. Le changement c’était maintenant, c’était sur toutes les lèvres. Les discussions qui tournaient à l’empoigne, sur la plage et le sable vert, toujours les mêmes mots qui revenaient, les fumeuses prises de positions qui se perdaient en circonvolutions inutiles. La tête des uns, la fuite des autres, la fête parfois aussi. Les barbec’ qu’on tentait de rendre un peu gai, les défilés, le 14 juillet ah oui c’est passé vite aussi.
Les soirées à s’user les yeux à la lampe de poche pour poursuivre une lecture, haletante, passionnante à se plonger sans fin au-dedans. Les matins les poches sous les yeux, les godasses raclant le sol mou, la mollesse infinie et l’envie de plonger la tête sous l’eau. Vivre, peu importe le prix. L’enveloppe qui traîne dans la boîte à gants, déchirée à la va-vite, attends son heure. Tu verras ça après, ha oui après. Il se fait déjà tard dans cet été sans panache, on est bien obligés d’être heureux, de ça, du temps, ça pourrait être pire. Ne plus sortir, ne plus pouvoir passer par dessus les barrières, les barricades, sous les toiles de tente et les étoiles qui filent.
C’est déjà presque la fin, c’est décidé tu te casseras ailleurs la prochaine fois, un peu plus loin, un autre eldorado où reposer ta fatigue, prendre des couleurs en savourant ce bonheur simple d’exister.
Juillet 2021
PS : un énième retour ici, je me sens souvent obligée de justifier mes absences, mais je crois que je n’arriverai jamais à être régulière. En tout cas toujours heureuse de revenir sur le blog et de lire vos messages 🙂 Très bel été à vous !
Aurait-elle aperçu l’illustre vacancier qui fait la joie des mirettes ? Spartiates aux petons, chaussettes tennis remontées un max, short 3/4 et marcel au blanc douteux… 😉
J’aimeAimé par 2 personnes
Elle l’a croisé sur le chemin en gravillon, avec en plus sa serviette de toilette sur l’épaule, stylé quoi 😉 Ahhh l’été et ses joyeuseries !
J’aimeAimé par 2 personnes