Les dimanches soirs sont comme des vendredis soirs sans l’espoir. Ils arrivent comme des cheveux sur une soupe qu’on ne va pas boire, il est tard, déjà. Les enfants attendent, d’être emmenés, les sacs jetés vite fait dans les coffres, les chaussures de sport emmêlées, vite, on va louper le train.
Les dimanches soirs à la gare, c’est toujours autant le bazar, les phares luisent dans une nuit sans cœur, les sens interdits nous empêchent de nous serrer dans les bras, avec Lu, qui s’éloigne avec sa valise bleue acier vers les quais humides, au rythme des feux de détresse. Vite, toujours plus vite, il faut libérer la place, renter à la maison. Clignotements dans la nuit, ronds-points en chantier, rayures blanches sur la route.
On parle un peu, avec Noë. Les questions s’enchaînent, c’est qu’on s’est pas vu depuis une semaine. « Et ton stage, c’était comment ? » « C’était chouette le cirque avec Coco ? » « Et ce soir, ça t’dirait des gaufres ? Ah bon, t’aime plus trop les gaufres ? »
Bip. Un texto de Lu [J’ai oublié ma carte de train chez papa, dans la poche de mon manteau blanc 😭]. Ah, merde, on fait quoi ? On retourne à la gare ? Bah, trop tard, me dit Noë, elle est dans le train. Alors écris-lui juste ‘Inch Allah’. Il se marre, c’est quoi c’t’expression. On roule, encore. Et puis au fait, « t’as mangé quoi hier soir ? ».
Noë enlève ses écouteurs et me regarde, dépité « Non mais, tout à l’heure, tu me posais des questions intéressantes, mais là, c’est pas intéressant, vraiment. » Je me marre à mon tour. C’est quand même drôle les dimanches soirs.
23 novembre 2019
Super texte ahah !
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Super textos tu veux dire ? Merci ma belle 🙂
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