Sale gueule. Oui, j’avais une sale gueule ce matin là. En déjeunant, je ruminais des céréales en me disant que ça y était, j’avais dû vieillir plus vite cette nuit là, que l’ouvrage du temps avait fait outrage à ma tronche, que ça se passait comme ça en fait, mais que personne n’en parlait… tu m’étonnes. Tu te réveilles un matin et tu n’es plus comme la veille… En voulant cacher cet état par une mascarade, je me disais que quand même, cette drôle de tête n’était vraiment pas possible.
En y jetant un œil de plus près, je m’aperçus qu’en fait, cette drôlerie apparente venait d’une paupière enflée. Légèrement soulagée, même si mes paupières étaient lourdes, je vaquais à mes occupations habituelles, sans plus me sourciller de mon œil. Sauf qu’au fil de la journée, ma paupière me tirait par la manche, me déclarait sa flamme et me poussa à la regarder à nouveau. Cette fois, c’était sûr, elle et moi, on avait un problème.
Je me dirigeais vers une pharmacie, espérant y trouver une oreille attentive. La pharmacienne scruta mon œil avec attention et me délivra son diagnostic « vous devez avoir un chialazon ». Un chiala-quoi ? N’osant lui demander d’épeler, je consultais wikimédica pour avoir la définition de ce chialachiant « Un chalazion est la conséquence d’une inflammation provoquée par l’obstruction du conduit d’évacuation d’une glande de Meibomius, à l’intérieur de la paupière supérieure et/ou de la paupière inférieure. » Ha ben voilà, un chalazion, qui, selon la pharmacienne, m’obligerait à consulter un médecin pour avoir une pommade antibiotique qu’elle ne pouvait me délivrer, me condamnant à vivre tout le week-end avec Chalamachin squattant ma paupière… En rentrant le soir, je me suis rappelée que ma maman appelait ça un « compère-loriot », un bien joli mot pour ce genre de maux.
Octobre 2019
Illustration : détail d’une œuvre d’Yvon Le Corre, merveilleux peintre voyageur
Un petit billet qui m’a bien fait rire ; après, une boîte d’Homéoptic Boiron dans la pharmacie, ça peut toujours rendre service 🙂
J’aimeJ’aime
Merci Clovis 🙂 Ah, on m’a conseillé la pommade Maurice, mais elle n’existe plus, alors merci pour le conseil Homéoptic, j’y avais pas pensé !
J’aimeAimé par 1 personne