Peut-être qu’on le fera pas. Peut-être que cet ailleurs où on peut faire pousser nos rêves dans un infini bordel n’existe pas. Pas encore en tout cas. Il faudrait sortir du bois plutôt que de rentrer des tonnes de bûches en attendant l’hiver. Un hiver qui ne viendra peut-être plus. Trop chaud, trop aride désormais pour servir à quelque chose. Tes bûches.
Il faudrait sortir du bois pour planter des arbres sur le bitume, déposer de la mousse où verdir nos idées en berne. Parfois, parfois on y croit plus. On se dit que c’est déjà trop tard. Mais pourtant, un matin, on voit partir des potes à l’aventure, à vélo, à pinces ou à solex, à travers la campagne. Pour quelques jours, on s’en fout. On voit Margot prendre le bateau plutôt que ce putain d’avion à trente euros, on voit Marcel qui balaie les chiasses d’hirondelles devant sa porte, sans rien dire, parce qu’il les aime, tout simplement.
On voit Michel, Salem et Karo à l’avant d’une scène, fleur à la main et haut les cœurs, tant pis pour les tomates qu’on pourrait leur jeter ou les mines hargneuses de ceux qu’on ne doit pas déranger, on suit Capucine qui pousse la porte de la bibliothèque pour emprunter quelques bouquins potagers et surtout parler avec la dame de la bibli, parce que ces échanges là n’ont pas de prix, on voit ce ptit garçon qui entre dans le charity shop pour trouver un cadeau à sa maman. Ses pièces serrées dans la main, il parcourt ces objets un peu abîmés, qui racontent leurs histoires au fil des rayons d’argent. Il tombe sur un petit lézard, fragile et rare, qui sera emballé avec les nouvelles d’un autre jour, et qui sera le plus beau des cadeaux. Ses yeux qui pétillent, ces pépites qu’on trouve quand même au coin de la rue. Alors si, on le fera, c’est sur qu’on va le faire…
7 août 2019
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