Hier, il paraît que des gens se sont écharpés au magasin à cause de robots cuistots…
Laissez-les rêver, ces hommes et ces femmes, empoignants des gros paquets quitte à se mettre un gros taquet, s’agrippant à quatre bras autour du carton, qui contient leurs rêves de cuisine, tourtes de potiron farcis à la noix de joue de bœuf, brioches dorées à l’œuf et pain façon l’an neuf. Laissez-les s’enfuir du magasin, leur robot sur le dos, s’agrippant à leur nouveau propriétaire, heureux comme des coqs en pâte, s’échappant de l’univers austère des rayons de néons pour trouver un nouveau foyer. Laissez-les déballer leurs envies de cuisine robotique et d’un monde gratiné, où les casseroles se la couleraient douce et où les poêles seraient au chômage technique (ha bah oui), les rouleaux à pâtisserie s’en allant tristement rejoindre les forêts, brisés, les couteaux tirés et les passoires à farine, inutiles ustensiles, terminer leur vie au fond d’un placard. Laissez-les savourer dans du papier glacé, les délices pas cramés, aux saveurs d’enfance retrouvées. Tant qu’il y aura de l’électricité pour alimenter nos rêves…
3 juin 2019