Jour collant. Drôle de journée, engluée dans la douceur de décembre, qui semble ne jamais vouloir nous emmener dans l’hiver. Tant attendu, tant redouté. Voir les crêtes des arbres nus se figer dans la gelée blanche, jeter des châtaignes au-dessus d’un feu brulant, rougir des joues et avoir le bout des doigts tout bleus, ne pas pouvoir manger les malicieux marrons, rire jaune en les épluchant, gober leurs farces couleur terre, attraper froid, se noircir les yeux de braises avant d’aller à un rendez-vous d’hiver sur les pentes cendrées. Oui mais il n’est pas là. Pas encore. Seul subsiste cette étrange journée, fin d’une année pour passer à la suivante dans un petit déluge de fumée grise. Explosive année, tu te barres sur la pointe des pieds, tu t’en vas sans laisser d’adresse, tu t’en vas et avec toi les souvenirs des belles choses, les visages ceux et de celles qui ne sont plus là et quelques promesses fragiles, ça va aller tu verras. Faire face à l’année en se disant que le plus important, comme dirait mon cousin Titi, c’est qu’on s’aime. Bon vent à toi dernier jour de l’an !
31 décembre 2018