Ne me demandez pas pourquoi, hier, 22 décembre, avec Lulu, nous avons terminé notre quête de casse-dalle au McDo (j’ose même pas l’écrire en entier) du coin. Ben oui, le kebabier venait de fermer, les boulangeries ne faisaient rien de salé un samedi à 14 heures… Que reste-t-il d’ouvert quand rien n’est tout vert ? Ben oui, eux. Alors, une cagoule sur la tête, un gilet jaune masquant notre plaque d’immatriculation, nous sommes allées piteusement au restaurant hum hum. T’auras beau dire, que ça f’sait longtemps, ha ha, que tu n’avais pas mis les pieds dans c’bordel, tu t’avances d’un pas fébrile vers les bornes de commandes. Hé hé, nouveauté ! Attention tout de même à ne pas glisser sur une potatoes fraichement écrasée par terre avant d’atteindre le Saint Graal qui te permet de choisir ta pitance.
On se saisit d’un chevalet et on se dirige dans la place, cherchant un endroit épargné de miettes et de voisins trop bruyants (et aussi de fenêtres, des fois que connaissances nous reconnaîtraient). On se regarde dépitées, avec un chevalet entre nous. « C’est crade quand même ici non ? » « Ben ouais mais tu as vu le monde, ils peuvent pas tout faire non plus ». Des jeunes filles avec des filets sur la tête sortent des cuisines avec des plateaux et cherchent les numéros sur les tables. L’une d’elles s’avance et nous demande timidement si la commande est à nous. Comme elle porte des glaces, on lui dit que non. Son air dépité m’attriste. Tu parles d’une nouveauté, ils doivent errer à la recherche de numéros, sans doute pressés par un chronomètre d’ordi qui fait le décompte de leur « rapidité = efficacité ».
Nous regardons les autres gens. Ils mangent comme nous, à n’importe quelle heure. Il est presque 15 heures. Lulu me dit « regarde, le monsieur, il a pris des menus enfants ». En effet, un homme assez âgé, chauve, est attablé devant deux cartons imprimés de Schtroumpfs. Face à lui, son blouson de motard et son petit sac à dos noir. On fait plus gaffe à lui, arrivent nos sandwichs chauds. L’homme à la moto termine son repas (enfin ses, il a pris 2 menus je vous le rappelle), et se saisit soudain de petits sacs plastiques gonflés qui se planquaient dans les box. « Ha ! Mais en fait, le monsieur collectionne les figurines Schtroumpfs et est obligé de se taper des menus enfants tous les jours pour les avoir toutes ». Il se lève, avec ses jouets, et s’avance vers la caisse, où les filles à filets ne font pas vraiment attention à lui. Il reste stoïque et se campe là, bien décidé à attendre. A faire entendre sa voix. Une femme qui semble être cheftaine, s’adresse enfin à lui. Ils échangent brièvement et l’homme repart avec sans doute un Schtroumpf qu’il a pu échanger (gratuitement en plus). Un sourire se dessine sur ses lèvres, lorsqu’ils repartent, lui, ses figurines et son sac à dos. Enfourcher la bécane, sentir l’air frais de la liberté souffler à nouveau, se foutre du regard des autres… peu importe le carton, pourvu qu’on ait les Schtroumpf
22 décembre 2018
Coucou Agnès Certains voient la vie en rose… d’autres en vert.. Bien que le jaune ou le rouge colère soit plus d’actualité …et bien pour ce motard, c’est la vie en bleu!! 👏 Bravo pour tes brèves …nous en redemandons pour 2019! Bonnes vacances et de gros bisous chaleureux Nathalie
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Merci Nathalie pour ton commentaire tout en couleurs ! Gros bisous aussi et merci de ton soutien 🙂
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J’ai bien schtroumfé de rire en schtroumfant cette brève !
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