Les drapeaux au vent, le pays en pré-liesse, le soleil levant… tout dans ce matin respirait un air de « à flon la France », orné de flons flons, sans Yvette Horner et son accordéon, mais tout en bleu, blanc rouge. Les gens avaient mis des drapeaux sortis d’on ne sait où à la fenêtre, les magazines bombardaient leurs couvertures de choses tricolores : mode, maquillage, bouffe et tutti quanti. Je n’avais de blancheur qu’une petite partie de ma peau, de rougeurs que celles laissées par les moustiques ravageurs d’hier soir, et de bleu le ciel éthéré et paumé dans le paysage de mon dimanche matin. Les heures avançaient, et je ne pouvais me résoudre à rejoindre l’une des fans zones aménagées pour la population. A vrai dire, je n’avais pas non plus de plan B (oui, B comme buttttt). A vrai dire, la liesse populaire me donnait quelques frissons. Ces sursauts de joie, ces cris, ces klaxons, cette fumée sans vraiment de feu, me faisaient d’avance tout simplement chier. Tout comme la possibilité d’une défaite, qui laisserait les fans zones entières dans un état de choc et de stupeur que je ne préfère même pas imaginer… D’ailleurs, personne, absolument personne, n’irait parier sur une défaite. Je ne parie rien du tout, je parie que de ma plage, m’arriveront les informations d’un autoradio grésillant, mêlées aux bruits des vagues, et aux cris d’époumoné total que lancera le speaker à chaque but (non non, ne comptez pas sur moi pour un pronostic). Je parie que le monde tournera autour d’un ballon, dans quelques heures, pour un instant d’éternité suspendu aux flons flons tricolores….
15 juillet 2018 (quelques heures avant le match… donc)