Fin d’après-midi, je passe vite fait chez un pote avec Lulu. Je le trouve habillé de cinq pulls superposés, qui me salue de loin car il est encore malade. Un bruit étrange, genre aspirateur vient alors troubler le début de notre conversation. « C’est du jus ! » m’annonce-t-il fièrement en désignant la machine de laquelle sort un jus vert foncé trashy. « Je fais un jeûne depuis hier soir et ça va super bien ! »
Il sauterait presque de joie mais se retient le bougre. Lulu lui fait remarquer qu’il a quand même cinq pulls et qu’on est en juin. « Oui, j’ai encore quelques restes mais je me sens ultra mieux. Dès que je jeûne, les douleurs disparaissent ». Mais c’est magique ça… je reste sceptique et goûte quand même à la mixture qu’il me propose, dans laquelle il ajoute un peu de jus de pommes, car c’est à base « d’orties, de pissenlit et de gingembre et donc légèrement amer ». Un peu… beaucoup, je me force à boire, et ça me rappelle ma cure détox de l’été dernier, où j’avais failli laisser ma peau… d’orange. « Ben non, c’est dégueu ! » lui dis-je, un peu parce que c’était vrai, et aussi pour l’énerver.
A l’entendre depuis un mois, le jeûne serait la solution, the remède contre à peu près tous les maux -y compris la pénurie d’essence ou la loi travail, puisqu’un bon jeûne oblige de toute façon à rester au repos, n’en déplaise à Macron biotique-. Bref, je posais mon verre vert lorsqu’il ajoute « non mais le jeûne, ça se développe, tu vois en Russie, en Allemagne, ils le pratiquent de plus en plus »… Et en Afrique aussi non ? Et moi je me dis que l’on vit dans un monde qui court à sa faim…
Juin 2016
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